- soliveau
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• v. 1180; de 2. sole♦ Pièce de charpente qui s'appuie sur les poutres et qui sert à fixer en dessus les planches du plancher, en dessous, les lattes du plafond. ⇒ sapine. « De larges solives de chêne rayaient le plafond » (Gautier). Petite solive (ou SOLIVEAU n. m. , 1382 ).soliveaun. m. Petite solive.⇒SOLIVEAU, subst. masc.A. — Petite solive. — Oh que non, monsieur le notaire: l'ouïe est fine! Il entendrait quasiment un' mite forer le soliveau du grenier! (MARTIN DU G., Testam. P. Leleu, 1920, III, p. 1159).B. — P. anal.1. [P. allus. à la fable de La Fontaine (livre III, fable IV), Les grenouilles qui demandent un roi où Jupiter envoie aux grenouilles un soliveau, « roi tout pacifique », qui, d'abord craint, se voit reprocher son extrême tolérance] Homme dépourvu d'autorité, ne sachant pas se faire respecter. Synon. fantoche. Je ne me plains pas et si je suis passé du régime de la grue qui voulait me manger à celui du soliveau, je trouve cela admirable (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1854, p. 215).♦ En appos. avec valeur d'adj. Quel était son tort, à cet homme? Trop bon enfant, voilà tout... un capitaine soliveau, quoi! La compagnie entière lui montait sur les épaules (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 168). V. grenouille ex. 3.2. [P. compar. avec la raideur, l'immobilité, l'inertie du soliveau de la fable] À chaque moment périlleux une sorte de manteau de glace semblait s'abattre sur moi; je n'avais plus de sensation même purement physique autre que celle-là. Simplement, je fonctionnais tel un soliveau (DU BOS, Journal, 1921, pp. 21-22). [La boutiquière à Jean] — Ne reste pas là piqué comme un soliveau (VIALAR, Homme de chasse, 1961, p. 162).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1296 souliviau « petite solive » (doc. d'Orléans ds GDF. Compl.); 2. fig. 1812 roi soliveau « roi faible, sans autorité » (BOISTE); 1847 subst. (BALZAC, Député d'Arcis, p. 351 et p. 383; p. allus. à la fable de La Fontaine); 1854 subst. (GOBINEAU, loc. cit.). Dimin. de solive. 2 p. allus. à la fable de La Fontaine, supra. Fréq. abs. littér.:21. Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 355.
soliveau [sɔlivo] n. m.ÉTYM. V. 1330; souliviau; régional, 1296, de solive.❖1 Petite solive. (→ Ber, cit.).2 Fig., littér. (Par allus. à la fable de La Fontaine : Les grenouilles qui demandent un roi, où Jupiter envoie aux grenouilles un soliveau « un roi tout pacifique », → Aventurer, cit. 2). Homme faible et débonnaire, sans autorité.0 À vous voir ainsi, ma belle délicate, les pieds dans la fange et les yeux tournés vaporeusement vers le ciel, comme pour lui demander un roi, on dirait vraisemblablement une jeune grenouille qui invoquerait l'idéal. Si vous méprisez le soliveau (ce que je suis maintenant, comme vous savez bien), gare la grue qui vous croquera (…)Baudelaire, le Spleen de Paris, XI.3 Par compar. || Être, rester (quelque part) comme un soliveau, immobile, inactif. — Fig. (compar. lexicalisée). || C'est un soliveau (même sens).
Encyclopédie Universelle. 2012.